Des femmes marginalisées

     Au siècle des Lumières, les femmes furent la plupart du temps, déconsidérées et marginalisées. En somme, leur isolement social favorisait leur pauvre considération face aux hommes, ne les estimant que comme accessoires, d'une bien faible valeur, dans le fonctionnement de la société. Leur contribution à la vie quotidienne se déroulait essentiellement au sein du foyer, avec la préparation des repas, l'assurance de la propreté du foyer à travers le ménage et les tâches ménagères, sans compter le fait de porter et engendrer la vie tout en s'assurant d'élever correctement ses enfants. Pour les hommes, les femmes n'étaient point capables d'endosser d'autres responsabilités ou d'effectuer d'autres tâches.

     Dans L’Émile ou l'Education, Jean-Jacques Rousseau grand auteur des lumières, réputé pour sa misogynie, traite rapidement la condition des femmes. Il y suggère que « La femme est faite pour céder à l'homme et pour supporter même son injustice. ». Ainsi pour Rousseau, toute lutte pour de nouveaux droits envers la femme est vaine puisque son unique tache est d'encaisser les disparités sociales et politiques sans contester. De plus, « Toute l'éducation des femmes doit être relative aux hommes. Leur plaire, leur être utiles, se faire aimer et honorer d'eux, les élever jeunes, les soigner grands, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce : voilà les devoirs des femmes dans tous les temps, et ce qu'on doit leur apprendre dès l'enfance. » La femme porte soudain le rôle d'une seconde mère voire d'une servante pour son époux, devant être à son entière disposition afin d'assurer son bien-être quotidien. Toute activité ou agissement d'une femme doit être réalisé en faveur de son époux, ou du moins dans sa direction afin que ceux-ci coïncident avec sa vision du monde, et ses propres idées.

     La femme est alors conditionnée et représentée à la guise de l'homme qui décidera alors de son destin. Leur place dans la société n'est alors absolument pas réfléchie car de toute évidence, la population féminine n'y trouverait pas sa place.